"Pourquoi la souffrance"

Perversions

Les perversions servent à se soustraire à des souffrances physiques ou morales apparaissant dès que le besoin primal, naturel, se fait sentir. Les perversions ont en outre pour fonction de masquer les angoisses et les souffrances dues à des expériences traumatisantes, de manière à ce qu’elles demeurent impossibles à identifier.

A l’image de la sexualité, tout besoin humain peut se dénaturer, se pervertir, et devenir une cause de souffrances. Le mécanisme de base est toujours le même : lorsque les besoins primaux ont été ignorés ou négligés, et que par suite l’enfant a subi des peurs et des souffrances impossibles à comprendre et à intégrer, il existe un danger de perversion. L’intéressé n’a d’autre choix que d’éviter la menace intérieure. Soit il fuira sa sexualité, soit il la vivra sous une forme pervertie. Il est incapable de se rendre compte que la perversion (le besoin dénaturé) est un comportement protecteur destiné à lui éviter douleur et déception. Plus la perversion se trouvera considérée comme un besoin légitime, plus le besoin naturel se trouvera profondément enseveli.

Cet enfant, qui a été blessé à répétition, va s’interdire de percevoir ses besoins naturels : c’est trop dangereux et trop douloureux. L’enfant blessé est craintif, vit sous une perpétuelle menace de nouvelles peurs, de nouvelles douleurs, et renie pour ainsi dire ses tendances naturelles afin d’échapper aux images inquiétantes des souvenirs et des anticipations.

Toutes les perversions sexuelles découlent de blessures infligées à l’intégrité de l’enfant. Mais si, dans la thérapie, l’on se concentre uniquement sur la découverte d’événements sexuels, le processus thérapeutique sera bloqué. Il faut du temps pour parvenir à s’autoriser la vision de la vérité, et pour parvenir à la supporter. L’aide thérapeutique repose sur une condition essentielle : la totale franchise du patient. Si, par honte de ceci ou de cela, il passe une partie de ses symptômes sous silence et continue, pour pouvoir éviter la douleur physique et morale enfouie dans son passé, à s’infliger ou à se laisser infliger des souffrances, il ne pourra recevoir une aide efficace. Les hommes et les femmes victimes dans leur enfance d’un abus sexuel - oral, génital ou anal - ont tendance à rechercher la surstimulation et à accepter qu’on les fasse souffrir. C’est pour eux un moyen d’empêcher les souvenirs d’émerger et la douleur primale de se faire sentir. Et ces "pratiques écran" leur apportent un soulagement temporaire. Ils finissent par devenir une sorte de drogue, et peuvent susciter de nouvelles blessures qui vont "bétonner" le trouble psychique. Les perversions, de même que l’exagération pathologique des désirs sexuels ou la prostitution, résultent toujours de blessures multiples et répétées infligées à l’enfant - dans son corps et dans son âme. Ces souffrances ne peuvent guérir qu’avec la participation sans réserve de leur victime.

jks

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