La thérapie des quatre pas

Quatre pas


Premier pas : le patient décrit le dernier événement de son quotidien où son handicap s'est manifesté.

Il s'agit de la restauration minutieuse du film de l'événement qui a fait surgir son symptôme à la faveur d'un rappel. Pour atteindre cet objectif, il travaille à réduire la mise à distance des apports sensoriels qui malgré lui s'est opérée au moment des faits. En un mot, il revit l'événement en tentant d'améliorer sa perception des stimulus pertinents et des sensations et émotions générées par eux.

Deuxième pas : en décrivant ces sensations et émotions, le patient laisse libre cours à ses sentiments (impuissance, haine, etc.) au point que, parfois, ceux-ci l'amènent à évoquer spontanément un épisode ou une personne de son passé.

En s'attachant à ressentir ce qui a pu l'affecter sur le moment, il a pour but d'aller le plus loin possible dans la prise de conscience de ce que l'événement a pu réveiller en lui. Des émotions et sentiments liés à l'origine primale du symptôme peuvent alors émerger, auxquels il réagit à voix haute en toute liberté s'adressant à quiconque a pu être impliqué dans l'événement en question. Il proteste, exprime son ressentiment, crie sa colère ou ses exigences, parfois supplie.

Troisième pas : le patient reconsidère les réactions qu'il a eues lors de l'événement.

Il prend un peu de recul par rapport à l'événement récemment vécu afin d'examiner combien l'intensité et la nature particulières des réactions qu'il a eues étaient bel et bien justifiées par les circonstances. Mais il examine aussi dans quelle mesure ces réactions peuvent avoir été la conséquence du rappel d'un épisode primal traumatique. Imparfaitement intégré à son histoire, ce dernier peut en effet avoir laissé en lui un cliché (Vittoz R, 1907) , c'est-à-dire une trace neurologique durable. Réactivée à son insu par l'événement récent, cette trace a pu se manifester par la répétition relativement rigide de réactions semblables à celles qu'il a eues lors de l'épisode primal.

Pour vérifier dans quelle mesure une personne directement impliquée dans l'événement et qu'il a prise à parti était bien la seule, voire la vraie destinataire de ses protestations, de sa colère, etc., il n'hésite pas à lui poser des questions, toujours à haute et intelligible voix en la visualisant le plus précisément qu'il peut. Fondées sur ce qu'il peut connaître d'elle et sur les stimulus pertinents qui émanent d'elle pendant qu'il lui parle, les réponses qu'elle lui donne lui sont littéralement audibles. Il peut alors arriver que ces réponses l'étonnent, qu'elles lui fassent découvrir qu'il s'est "trompé d'adresse", en un mot, qu'il a été victime d'un rappel. Dès lors, s'il ne l'a pas déjà fait spontanément, il se met à chercher dans son passé qui est la personne responsable, la personne qui à l'origine lui a fait du mal.

Quatrième et dernier pas : le patient tire parti de sa découverte de la façon la plus concrète possible.

Par exemple, si effectivement il y a eu rappel d'un événement passé, voire d'un événement primal, il peut sans attendre entamer un nouveau cycle de quatre pas, cette fois à partir de cet événement rappelé. Toujours à voix haute, il va alors interpeller non plus la personne impliquée dans l'épisode rappelé, voire l'acteur lié aux circonstances primales dont l'événement récent a déclenché le rappel. C'est à cet acteur "premier responsable" qu'il fait part de ses besoins d'alors (ou qu'il les rappelle), à lui qu'il s'adresse pour déplorer de n'avoir pu y satisfaire à l'époque, à lui encore qu'il fait part de ses aspirations présentes, aspirations qu’il est bien déterminé à poursuivre.

 

 

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