physiologie, épigénétique, neurosciences, épistémologie, philosophie
< RETOUR au texte
conditions physiologiques normales : Conditions dans lesquelles une fonction de l'organisme peut le mieux se développer. Par exemple, pour que le nouveau-né soit à coup sûr capable de respirer de l'air, il faut qu'il ait lui-même déclenché le processus de sa naissance. Il le fait par l'intermédiaire, notamment, des protéines que ses poumons libèrent dans le liquide amniotique dès le moment où ils sont prêts à recevoir de l'air. Ou encore, il faut que certaines hormones soient produites par le système nerveux central de la parturiente pour que la naissance puis la délivrance [expulsion du placenta] et le déclenchement de l'instinct maternel puissent avoir lieu. Ces hormones sont produites en abondance lorsque plusieurs conditions sont réunies : 1) pendant le travail spontané de dilatation et la lente progression du fœtus, la parturiente se sent en sécurité et au chaud dans la pénombre, dans une ambiance feutrée,
2) elle ne se sent pas observée, elle n'est pas distraite par des injonctions aussi inutiles qu'intempestives, 3) après la naissance et jusqu'à la délivrance, à un moment où doit avoir lieu le pic de production d'ocytocine le plus élevé qu'un humain puisse connaître, ni la mère ni l'enfant ne sont distraits de leur première relation face à face par une coupure prématurée du cordon, un flash d'appareil photo ou des exclamations même bien intentionnées.
Michel Odent a été l'un des premiers chirurgiens a pratiquer la césarienne selon une méthode sûre, dont il a acquis une longue expérience. Il est aussi l'un des premiers aujourd'hui a rendre obstétriciens, sages-femmes et futurs parents attentifs au fait que le déroulement de la naissance et la production des "hormones de l'amour maternel" peuvent être gravement perturbés lorsque les conditions physiologiques normales ne sont pas réunies. En particulier lorsque naissance et délivrance s'obtiennent par une césarienne pratiquée avant qu'aucun travail spontané ne soit intervenu (Odent, 2004).
En résumé, un individu est le mieux reçu au monde lorsque seuls lui-même et sa mère sont les protagonistes de sa naissance. D'autres conditions déterminantes sont qu'il ait été désiré et attendu par ses géniteurs, que ceux-ci le regardent, le reconnaissent, l'écoutent et s'adressent à lui avec tout le respect dû à une personne à part entière.