physiologie, épigénétique, neurosciences, épistémologie, philosophie
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rappel : Dans le présent contexte, le rappel n'a rien à voir avec le fait de se rappeler quelque chose. Il n'est pas un phénomène conscient, ou en tout cas pas d'emblée conscient comme l'est un souvenir. Le rappel est une fonction neurophysiologique qui opère en nous constamment, indépendamment de ce qui est présent à notre conscience mais toujours à la faveur d'une conjonction de nos apports sensoriels intéroceptifs et extéroceptifs du moment.
De façon générale, le rappel d'un acquis est précieux dans toute situation où notre activité sensori-motrice doit se dérouler sans faille dans l'instant. Par exemple lorsque nous dévalons une rampe d'escalier qui nous est familière sans rater une seule marche. Autre exemple, alors que nous sommes aux commandes d'une voiture, notre organe auditif capte soudain les stimulus produits par une collision entre deux autres véhicules. A peine cet organe a-t-il capté ces stimulus et en a-t-il localisé la provenance que nous opérons déjà la manœuvre salvatrice. Car sous l'effet de ces seuls stimulus déclenchants ce sont tous nos sens qui, mis en alerte par le système de notre cerveau auquel incombe le traitement des situations d'urgence, lui ont permis de capter la situation dans son ensemble pour organiser et déclencher la réponse appropriée. Une telle réponse, fondée sur les stimulus présents et sur le rappel d'éléments plus ou moins spécifiques de notre expérience acquise de conducteur, s'est produite sans qu'aucune prise de conscience ni la moindre réflexion n'aient eu à intervenir sur le moment. C'est seulement après coup que nous pouvons nous émouvoir, autant d'avoir pu agir de façon adéquate sans en avoir eu vraiment conscience que de prendre conscience de ce que nous avons évité en agissant de cette façon.
Le type de rappel, en revanche, dont il est question dans la pratique de la thérapie primale est tout autre. Il s'agit du rappel qui vient littéralement parasiter notre comportement présent. Il en est ainsi lorsqu'une conjoncture sensorielle, en faisant resurgir de façon inopinée une situation traumatique plus ou moins ancienne, déclenche en nous et malgré nous une réaction semblable à celle que nous avons eue alors. Une telle réaction, le plus souvent, est inappropriée à la situation présente, laquelle n'a parfois qu'un rapport ténu avec la situation d'origine.