La criminalité est la perversion du respect de la vie et des besoins dautrui, le mépris irresponsable des autres êtres humains, de leur personne et de leurs biens.
En 1959, lAssemblée générale des Nations
Unies a adopté la "Déclaration des droits de lenfant".
Cette déclaration, en dix articles, mettrait à coup sûr
un terme à la criminalité - sous toutes ses formes -
si elle était appliquée. Malheureusement, aujourdhui
encore, plus de quarante ans après leur proclamation, les "Droits
de lenfant" sont rarement reconnus et plus rarement encore respectés.
Tout un chacun peut voir, à la lecture de biographies de criminels
(pour autant du moins quelles soient complètes), quelles sont
les racines de la délinquance. Il nest pas difficile de déceler
dans lhistoire de lenfance les raisons (déclencheurs)
de la criminalité ultérieure quand on sait quil sagit
toujours de blessures de lintégrité primale et
de la non-satisfaction des besoins fondamentaux.
La criminalité prend-elle sa source, de même
que les perversions, dans les besoins non satisfaits ?
Oui, et pour lessentiel dans le déni de
la responsabilité. Lenfant qui ne connaît
pas ses droits ne peut les revendiquer. Lorsque ni les parents
ni la société nassument la responsabilité
de les préserver, lenfant grandit comme un être
dépourvu (partiellement ou totalement) de droits.
Tout enfant a le droit dêtre protégé
et que lon subvienne à ses besoins - précisément
parce quil na jamais demandé à venir
au monde. Son aptitude à vivre en société,
qualité fondamentale pour la survie de la société
humaine, se nourrit de ses expériences positives
et du sens des responsabilités, à son égard
et à légard de lenvironnement,
dont font preuve ses modèles. Un enfant dont
les besoins ont été satisfaits deviendra un adulte
apte à vivre en société et capable
dun apport constructif à la collectivité.
Le premier besoin de lenfant, celui qui va être déterminant
pour son bien-être, est celui dêtre pris en considération.
Un enfant considéré et respecté peut manifester tous
ses autres besoins avec lespoir quils seront satisfaits. Il
nobtiendra peut-être pas tout son content de nourriture, dinstruction,
etc., mais il peut formuler des demandes sans risquer de se voir rejeté
ou berné par de mauvais prétextes. Un enfant respecté
est capable de "trouver ses marques" dans la vie, et respectera
de son côté les besoins des autres. Cet enfant-là ne
commettra pas de crimes pour en obtenir des avantages ou se venger dune
prétendue injustice. Cet enfant-là sera soucieux de
protéger le droit à la vie et le droit à la satisfaction
des besoins naturels.
La criminalité est la perversion du besoin dêtre
pris en considération et respecté. Un comportement
perverti, sans aucune considération pour le prochain,
la collectivité et les créatures vivantes
est le résultat du mépris de ce
besoin. Les fils et les filles de parents qui ont
dédaigné et laissé leurs besoins inassouvis
déplaceront leur demande sur dautres personnes
et institutions. Ils chercheront à arracher au monde
extérieur, par la force ou par la ruse, la considération
et la satisfaction de besoins qui, entre-temps, auront
été pervertis.
La criminalité est larrogante revendication du droit
du plus fort, du plus malin ou du plus astucieux
à qui, prétendument, revient le privilège
de semparer de ce quil peut et de faire
ce qui lui plaît. Sil est pris ou sil y laisse
sa vie, cela fait partie des risques de lexistence,
au même titre que tous les autres. « Il a vécu
et tiré parti de toutes ses possibilités »,
dira-t-on, et les dégâts quil a faits,
on nen parlera pas longtemps. Les enfants que
lon a dévoyés, poussés à la criminalité,
ne trouveront pas le bonheur. Quel que soit leur secteur
dactivité - économie, politique, science
ou syndicat du crime -, ils nuiront à leur prochain.
Le comportement criminel existe, hélas, dans toutes
les professions.
jks