Le patient qui entreprend une thérapie primale est déterminé
à accéder à quelque chose dont il se sent privé.
Ce quelque chose n’est autre que le goût de vivre. Et vous avez
bien lu : y accéder plutôt que le retrouver. Car un tel patient
ne souffre pas seulement d’un mal qu’il éprouve depuis
peu et que la médecine appréhende en tant que tel. Il sent
au contraire que, depuis toujours, c’est sa vie elle-même qu’il
endure.
Il va lui falloir un certain courage pour affronter sa propre réalité, celle qui s'est formée dès sa vie primale. Adulte, il se doute peut-être que quelque chose a pu lui manquer ou mal se passer au début de sa vie. Mais il n’a probablement jamais tenté d’y voir plus clair. Car même l’adulte a peine à croire que ses parents, par exemple, qui n’ont jamais été les auteurs de son malheur, aient pu malgré eux en être les acteurs. C’est un long chemin qu’il lui faudra parcourir pour finalement se rendre à certaines évidences. L’évidence que sa "maladie de l’âme" ne relève pas d’une fatalité, n’est inscrite ni dans ses gènes ni dans les astres. L’évidence que sa propre infirmité relationnelle, c’est à des individus souffrant eux-mêmes de difficultés relationnelles qu’il la doit, non à lui-même.